Les Nuits Incendiaires d’Asmaÿl

nuit-incendiaires-asmaylPROLOGUE

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 Alors que les taillades de la Grande Guerre Noire n’étaient plus que de frêles remembrances à la mémoire des peuples elfiques d’Asmaÿl, que le deuil des hommes des Hautes-Terres était inhumé, que les poètes et rhapsodes ornementaient d’extase l’âme des résidents de la capitale, Asmaÿl, reprise d’aplomb, scintillait victorieusement depuis les derniers jours de l’armistice. Belle et fière, Asmaÿl était devenue, grâce à son monarque, Heldeÿdriil le Cadastré, une contrée hautement estimée en Merved où régnait éminence et quiétude.

Par sa fougue et sa fermeté, le souverain avait su redresser son peuple des méandres d’après-guerre et rendre à Asmaÿl sa prestigieuse somptuosité. Dès son élection au trône, Heldeÿdriil séduit les nations de son royaume par des promesses de réfections des joyaux architecturaux ayant été ébréchés par les sévices de la guerre, les persuadant même à ériger d’augustes monuments à la mémoire des héros perdus ainsi qu’une basilique en l’honneur de leur triomphe, celle-ci nommée «Bahruel de Fertiti; la Beauté des Nôtres». ElyrasBien qu’Asmaÿl ait depuis toujours été une contrée réputée pour la disparité de ses peuples, soit un amalgame d’elfes sylvains à l’humble frugalité et d’hauts-elfes idéologiques aux aspirations de noblesse, la généralité de ceux-ci prirent part aux esquisses du Cadastré et ce, malgré les doléances et les paiements y étant associés.

bahruel de fertiti                                Bahruel de Fertiti ; la Beauté des Nôtres

Jezolph, la ville première du pays et l’hôte du castel du monarque était devenu un pur bijou architectural, c’est là que fut érigée Bahruel de Fertiti ainsi que maintes galeries aux fresques raffinées référant aux prouesses guerrières des soldats de l’Armée des Cinq Trèfles et des Maquisards de la Fruste Sylve. La citée de la Couronne resplendissait de richesse, par le palais de Fandwïn et ses fortifications imprenables, Jezolph attirait la jalousie des souverains les plus nantis. L’aristocratique bourgade de Valdorivalice pour sa part, celle-ci campée aux limites d’Asmaÿl et d’O’pass, avait eût le vénérable privilège d’abritée les Bibliothèques du Mémorial, vastes et prodigieuses constructions renfermant toutes les reliques et vestiges de l’histoire des Elfes, aux précieux et ancestraux textes remontant même jusqu’aux Préambules du Monde. cadastreCes musées historiques avaient été, grâce au roi d’Asmaÿl, rénovées, agrandies et sanctifiés de l’importation de tous les livres d’Asmaÿl, devenant ainsi un carrefour univoque de Savoir. Regorgeant de myriades d’épopées, de grimoires débordant de connaissances diverses, de contes, légendes, poèmes et manuscrits célèbres, les Bibliothèques du Mémorial représentaient certes en tout Merved, la plus grande université jamais connue. Scribes, sorciers et sages y venaient de par tous les continents pour y étudier les écrits les plus mystiques existant, bien qu’Heldeÿdriil en refusait l’accès à tous ceux n’appartenant pas à sa race de sang.

Heldeÿdriil le Cadastré

La localité côtière de Vineöl’felloh, maintenant instituée d’un nouveau port à la modernité envieuse, de vaisseaux et de nefs grandioses, pouvait elle aussi par l’entremise de son souverain bénéficier d’un visage neuf et magnifique, désormais pavée de statues des anciens orateurs ayant parsemé d’héroïsme le passé du peuple d’Asmaÿl. Baphèlanthe des forêts pour sa part, avait reçu les matériaux et l’aide des hauts-elfes pour restaurer ses passerelles et maisons, conservant son style rustique et naturel, la rendant si belle que de nombreux pèlerins y séjournèrent pour adorer les déités de la nature et pour y observer sa quantité d’oiseaux exotiques. Seule Phënsel, cette petite pinède indomptable aux édifications archaïques avait refusé les dorures et richesses du Cadastré, préférant dans toute son humilité conserver la virginité de sa futaie et sa facture sauvage.

CHAPITRE I

En ces temps, les peuplades d’Asmaÿl pouvaient non seulement se réjouir de ses nouvelles parures mais également de l’effervescence des siens. En effet, Asmaÿl se fit une nouvelle beauté sur la scène de Merved par des noms tels qu’Emnomiliel le Visionnaire, l’architecte notamment rendu célèbre par Bahruel de Fertiti, Leüdin’golv le Virtuose, l’artiste lyrique enjolivant tous les esprits de ses proses passionnées ainsi que Tahraï’tzal L’Éclairé, sage érudit des Bibliothèques du Mémorial.Toutefois, l’importante notoriété tissée par ses sommités vint un jour à perdre de l’attention des elfes du pays, puisqu’un nouveau nom surgit dans les commérages publiques; Nephinabel Vamaalwë. Les rumeurs clamaient que ce jeune elfe de la pinède de Phënsel possédait des dons multiples, dont le plus célèbre serait celui de la prophétie.

Tahraï’tzal L’Éclairé

Nombreux furent ceux à se rendre en Phënsel afin de rencontrer ce jeune moine introverti, ceci amenant certaines discordes puisque la quiétude des boisés de cette contrée se perdait en faveur de la popularité de son jeune prodige. Nephinabel aurait semble-t-il prédit avec justesse et exactitude la nomination de Dozabel l’Opalin à la tête de Valdorivalice, l’émergence d’âmes-en-peine venant des Hautes-Terres de Darion et rôdant aux bordures de Baphèlanthe ainsi que le début des hostilités entre les familles naines Poignedefer et Chargeroc, les détenteurs des mines d’Olorïn et Eldorïn des Monts des Nains, toutes deux voisines d’Asmaÿl. Finalement, ce serait également par le biais de ses dons prophétiques que fut retrouvé le jeune Midoh, l’enfant perdu d’Opass.

Le renom de Vamaalwë se posa sur toutes les lèvres, sa popularité grandit a un point tel où il se vit obligé par les siens de se rendre à l’orée de Baphèlanthe à tous les jours afin d’y rencontrer ses adeptes, puisque Phënsel ne désirait pas devenir un centre d’attraction attirant les curieux. C’est donc à contrecœur que le jeune prophète se rendait à tous les jours sous le vieux saule séparant Phensël de Baphèlanthe pour y subir l’assaut des foules. Le phénomène prenant de l’ampleur, le bruit se rendit vite aux oreilles du Cadastré et ce dernier pris plaisir à convoquer Nephinabel en sa riche demeure afin qu’il y partage ses dons prophétiques. Une audience grandiose fut alors organisée par le dauphin d’Asmaÿl, y réunissant les aristocrates et elfes aux statuts supérieurs de tout le pays, tous fébriles d’entendre ce que le mystérieux Nephinabel annoncerait. La vaste salle des tribunaux du palais, comble des principaux influents du pays, accueilli alors le jeune elfe à la réputation grandiose. Ce dernier se présenta sur les scintillants parquets de Fandwïn vêtu d’habits rudimentaires; encapuchonné d’une verte pèlerine, vêtu de braies grises et chaussé de mocassins troués. Son accoutrement ayant été vu comme arrogant, voilà que Nephinabel faisait parler de lui avant même d’avoir ouvert les lèvres. Heldeÿdriil fit taire les bourdonnements de la foule et questionna son invité insolite sur les dons que les rumeurs lui conféraient. Humble et tête baissée, Vamaalwë offrit des réponses concises ne laissant place à aucune prétention. Le Cadastré s’amusa un temps à questionner l’elfe qui de toute évidence semblait habité d’une grande timidité. Vint alors l’inévitable demande du Monarque :

« Révèle-nous l’une de tes prophéties, dévoile-nous ce qui attend mon adorable royaume! »

Nephinabel demeura coi, sans mots. La foule se mit rapidement à murmurer puis à rire. Heldeÿdriil, offusqué, se leva et ordonna à Nephinabel qu’il obéisse à son monarque. Le silence revenu, le souverain reprit :

« Parle jeune sauvage, dis à ton roi ce qui attend son précieux pays! »

Le regard rivé au sol, Nephinabel ne broncha point. Une fois encore, l’audience s’emporta en mesquines railleries. Le Cadastré était furieux, son visage cramoisi trahissait sa rage et alors qu’il allait chasser l’elfe et son insolence, Nephinabel parla. Le dynaste ordonna une fois de plus le silence et puis pour une troisième fois ordonna :

« Parle! Révèle-moi le destin d’Asmaÿl! »

Nephinabel leva la tête, plongea son regard dans l’arrogance de son roi, puis, d’une voix calme déclara :

« Avant que ne vienne l’automne, ton pays sera incendié. »

 

CHAPITRE II

Cloîtré dans les catacombes de Fandwïn pendant trois semaines, Nephinabel se voyait offrir un traitement disgracieux et immoral de la part des gardes de son souverain. Considéré comme traître à sa patrie, on l’accusa de blasphème et de conspiration, l’enfermant en une geôle froide et miteuse. De nombreux adeptes du jeune moine, courroucés par la conduite de leur monarque envers le populaire prophète, se rendaient aux portes de Fandwïn à tous les matins afin de protester et de demander la libération de Vamaalwë. Toutefois rien ne semblait atteindre l’indéfectible hargne du Cadastré, celui-ci déclarant que cet elfe était un simple agitateur et qu’il représentait un grand danger pour Asmaÿl, puisqu’il avait tenté de soumettre le pays de sombres malédictions. Le temps passa, les protestants se firent de moins en moins nombreux et Neph, dans sa cellule, faisait du silence le maître des lieux, se laissant injurier et traiter telle une bête vulgaire par les orgueilleux gardiens des bas-fonds du palais.

Nephinabel Vamaalwë

L’équinoxe d’automne pointant bientôt son nez, le grondement des rumeurs reprit dans l’écho des places publiques, Asmaÿl craignant que ne tombe l’épée de Damoclès prédite par Vamaalwë. Heldeÿdriil convoqua une assemblée générale devant les conciles de son pays, proclamant que le jeune prophète était revenu sur ses dires, avouant qu’il avait voulu semer la peur sous l’influence de la colère et qu’aucune tragédie n’aurait lieu d’ici l’automne. Du fait même, le Cadastré fit l’annonce de grandes festivités prévues pour l’équinoxe, de sorte de réconcilier ses peuplades avec la quiétude imperturbable de son pays. Bien que le discours et les boniments du roi parvinrent à rassuré nombre de ses elfes, l’ombre du doute demeurait dans l’esprit de nombreux sceptiques et l’on voyait en ces temps nombreux résidents s’équiper de larges seaux d’eau et de provisions en cas de feu.

Des convois de caravanes débarquèrent l’avant-veille de l’équinoxe. Chargées d’amuseurs publics, d’artistes de tout genre, de bêtes de cirque et d’acrobates réputés, les caravanes s’installèrent en Valdorivalice et campèrent tentes et chapiteaux à la place publique de Bahruel de Fertiti. La fébrilité grandissait avec grande fulgurance, l’animosité se partageant entre l’esprit des festivités et la prophétie soit disant réfutée de Nephinabel. Des scènes et places de spectacles furent montées dans chacune des bourgades excepté Phensël, la pinède refusant une fois de plus de s’indigner à la fièvre dépensière du Cadastré et souhaitant s’éviter une nouvelle augmentation des taxes. Plusieurs prétendait toutefois que les réels motifs du refus des sylvains de Phensël se ralliait davantage en guise de support à leur jeune moine emprisonné injustement. Nephinabel placé sous haute surveillance en ces jours entra, sembla-t-il, en une profonde méditation transcendantale dans son cachot glauque alors que commençaient tout juste à courir les enfants et leur ruban dans les rues du pays en fête. Le premier jour des célébrations fut lancé par une glorieuse chorale de barde, s’en suivit d’une démonstration d’acrobates de Ruzad aux prouesses à couper le souffle. Jongleurs, trapézistes, charmeurs de serpents, mimes et fantaisistes amusaient les foules sous une éclatante journée ensoleillée. Nulle trace de dragon ou de sécheresse susceptible de soumettre Asmaÿl en proie aux flammes promises par Vamaalwë.

vineolfeloLe soir de la kermesse venu, les familles se rassemblèrent sur les quais du port de Vineöl’felloh pour y assister à une démonstration d’artificiers et de magiciens dans les cieux surplombants les flots. Des cascades de jets de lumières, de fumigènes et d’étincelles multicolores envahirent et enjolivèrent les cœurs du public conquis avant de ne s’éteindre dans les eaux sombres d’automne. Lorsque sous les acclamations unanimes prit fin les envolées pyrotechniques, le Cadastré apparut du haut du mât du plus grand vaisseau de la flotte royale, vêtu de somptueux habits et nanti d’un fier sourire. Il savoura son discours, remerciant les artistes et citoyens pour cette grande journée de fête et ne rata pas l’occasion de se moquer une fois encore du jeune prophète, déclarant que la nuit maintenant venue, sa prophétie était tombé à l’eau. Ses railleries attirant les rires des foules, le peuple était aussi vivement soulagés de constater qu’en effet, l’automne arrivait dans les prochaines minutes et que nul incendie ne sévissait. Alors que l’assistance s’esclaffait de plus bel, une détonation sourde se retentit dans la direction de Jezolph, semant du fait même un silence mortel dans la foule. Le Cadastré scruta l’horizon, ne détectant rien. Une fois encore, il sema le rire parmi ses fidèles, se moquant de la frousse que venait de leur causer un probable écho de forgeron. C’est à cet instant que son malin rictus se sublima, laissant son visage de glace à la vue des ombres rousses qui se mirent à dessiner l’horizon. La foule se rendant compte du malaise, il n’en fallut pas plus pour que ne se propage l’hystérie en un rien de temps.

CHAPITRE III

Bahruel de Fertiti se consumait peu à peu, une caravane chargée des tonneaux d’huile à lampe des cracheurs de feu invités par le roi lui-même ayant mystérieusement explosée sous un chapiteau, voilà que bandroles et drapeaux ornant la basilique se firent l’amorce des flames. Le grenier de la basilique, grassement garnis de réserves de vivres des paysans prirent feu en un rien de temps et les augustes murs de pierres craquaient déjà sous l’insistance des flammes ardentes. Éclatèrent les vitraux du monument de prestige du monarque, jetant des traînés de braises dans les arbres avoisinant, ceux-ci répandant bien vite en tout Jezolph les crépitements de feux dévastateurs. La milice du Cadastré s’empressa en formation improvisées à voyager les citernes désuètes de la cité portuaire. Tentant tant bien que mal à maîtriser les flammes, voilà que les habitants durent mettre la main à la pâte pour supporter le défaillant système d’incendie de la pourtant tant convoitée contré d’ Heldeÿdriil. Du haut de son mât, le Cadastré figea, réalisant l’ampleur de son impudence envers la prophétie de celui qu’il avait si sauvagement fait prisonnier. Un éclaireur sortit le monarque de sa torpeur, lui annonçant que peu de temps suivant la conflagration sur Bahruel, un second choc avait retentit en Valdorivalice et cette fois, c’était les inestimables Bibliothèques du Mémorial qui se faisaient bûcher. Semble-t-il que des gobelins furent aperçus non loin de cette nouvelle scène de vive flambée, ces derniers de toute apparence se faisant flibustiers et terroristes en cette nuit de fête elfique.

À peine le dauphin avait-il avalé l’annonce de son serviteur qu’un violent assaut percuta le navire qui lui faisait office de promontoire. Les ombres d’ogres montés par des gobelins chargés d’explosifs se dessinèrent sur les quais de Vineöl’felloh, leur petites voix incisives se mêlant aux grognements râpeux des ogres. Craquant des allumettes, les gobelins firent crépiter des mèches sortant de flasques, lançant leurs explosifs sur les navires et les campements marins. Semant le chaos sur les quais et coulant le Cadastré dans une mer de feux, les gobelins et leur montures semèrent la mort dans la localité dans un fumet aux pluies incendiaires.

Baphélanthe ne fut point épargnés, composant tant bien que mal avec les assauts des pyromanes assoiffés de sang elfique. L’Armée des Cinq Trèfles et les Maquisards de la Fruste Sylve mobilisé en des fronts disparates pris en souricière, voilà que la riposte d’Asmaÿl parvenait bien mal à tenir sous les assauts et les flammes que créaient les peaux vertes. Le castel de Fandwïn était martelé de nuées de rochers d’ogres et de tonneaux embrasés de gobelins, craquant de tous ses fronts, tremblant de même ses fondements. La nuit entière, Asmaÿl fut ravagée et incendiée par ses assaillants, seule Phensël parvenait grâce à ses archers à limiter les dégâts et à tenir le coup. Les heures passèrent mais le soleil ne semblait point se lever, les rayons de celui-ci masqué en réalité par les fumées denses et les cendres qui couvraient les cieux.goblin_vs_gnomes_entry_by_edcid-d89t72f

Les ténèbres se faisant souverains des cieux, les flammes se jouaient les marquises des villes. L’aide ne venait pas, O’pass devait s’affairer à lutter contre les menaces qu’annonçaient les cieux cendrés d’Asmaÿl. Gobelins et ogres semaient la mort par les flammes et les flèches, par les rochers et la poudre à canon. Les Bibliothèques du Mémorial enfumée jusqu’au sommet de ses tourelles, des millénaires d’histoires s’envolaient en poussière sous les kyrielles de complaintes des érudits elfiques. De nouveaux assaillants surgirent des canalisations de la ville de Jezolph, disséminant non seulement les rangs des bataillons des Cinq Trèfles, mais condamnant du fait même de précieux accès aux sources d’eau de la capitale, empêchant ainsi l’extinction de nombreux foyers aux rousses déflagrations. Marins, archers, guerriers et sorciers tentant de leur mieux de repousser les forces gobelinoïdes, seulement le nombre et les crémations astucieuses de ces derniers ne faisaient que croître. L’entier pays d’Asmaÿl était plongé dans les noirceurs d’une nuit sans fin, où seuls les brasiers dansants offraient de douloureuses lueurs à ses sinistrés de résidents.

CHAPITRE IV

L’aide arriva, enfin. De l’île de la Licorne, une flotte de grands navires à voiles débarqua et de ses nacelles porta un secours précieux afin de repousser la menace vers les Hautes-Terres de Darion. Vidant leur carquois avec force et frénésie, les elfes de la terre voisine dilatèrent le cœur des Maquisards et du Cinq Trèfle d’une ardeur nouvelle. Des luttes sempiternelles se chevauchaient, alors qu’un bataillon ennemi était couché au sol, un autre se relevait ou de nouvelles détonations jaillissaient des égouts des cités.

Les bronzes et les marbres se bigarraient d’effusions de sang, les statues des patriarches tombaient, Asmaÿl croulait. Alors que l’asphyxie se faisant la sœur des agonisants, le vent tourna et dégagea peu à peu la voûte appartenant jusqu’alors aux ogres et gobelins. Redoublant d’ardeur, les fantassins de la Licorne et des rangs d’Heldeÿdrill parvinrent à disperser les formations et remporter la guerre. Les nuits cramoisies d’Asmaÿl prirent fin dans la fuite des gobelins, ceux-ci ayant en ces jours parvenus à semer la plus grande déconfiture du pays elfique. Les bûchers ne furent maîtriser qu’après de longs jours sombres, l’extinction de la pinède de Phensël la dévastée couronnant la fin des Nuits Incendiaires. Au premier jour suivant la fin de l’attaque, on eut crût qu’Asmaÿl n’était que de cendres tant ses pavés et ruines étaient gris. Le castel de Fandwïn perforé en plein cœur, nul ne put retracer ses damoiselles et gentilshommes, ni d’ailleurs les détenus de ses catacombes. De ce nombre, Nephinabel Vamaalwë avait également disparu.

ÉPILOGUE

Les familles furent décimées, les savoirs incendiés, l’arrogance rabrouée. Comme si les dieux avaient décidé de punirent les prétentions d’Asmaÿl en les foudroyant dès leurs premiers feu en plein cœur de la Beauté des Nôtres. En ces temps-là, avant que ne soit venu l’automne, les brillants trésors architecturaux du Cadastré furent dévorer par l’enfer. En ces temps-là, le prophète Nephinabel Vamaalwë de la petite pinède de Phensël avait parlé, mais il fut enchaîné et jeté en geôle. En ces temps-là, on fêtait, on jonglait, on buvait, on chantait…on brûlait. Oui, en ces temps-là en Asmaÿl, alors que les taillades de la Grande Guerre Noire n’étaient plus que de frêles remembrances à la mémoire des peuples elfiques, le deuil des leurs s’aviva en de vives remembrances dans le cœur de la race des elfes. Les poètes et rhapsodes n’ornementaient plus d’extase l’âme des résidents de la capitale elfique. Asmaÿl, ruinée par l’artillerie gobeline, flétrissait misérablement depuis les premiers jours de l’équinoxe. N’ayant plus rien de cette contrée belle et fière qu’elle fût, Asmaÿl était devenue, grâce à son monarque, Heldeÿdriil le Cadastré, une contrée hautement prise en pitié en Merved où régnait doléance et décrépitude.

En ces temps-là, nul ne fut prophète en son pays.

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Lhrinshabelle et les Amants de Givre

Le Mont Lhrinshabelle : Morne Duaurien situé aux frontières de Risnell, la citée gnome. Reconnu pour ses belvédères antiques offrant un panorama somptueux des Mers de Glaces et de Duaure, le Mont Lhrinshabelle est également réputé comme étant la scène où prit lieu la légende des Amants de Givre. Récit relatant d’un jeune couple d’elfes éperdument amoureux qui, par un radieux jour d’hiver, serait aller tracer des anges dans les neiges du Mont Lhrinshabelle et y consumer leur amour. L’intensité de l’instant aurait déclencher une avalanche et enseveli la demoiselle. Son amant, enseveli de chagrin, aurait patienter des lunes sans bouger, y givrant de tout son corps. D’autre version raconte qu’il s’y serait pendu à un saule. Dans toutes les versions de ce conte, on déclare que les spectres des Amants de Givre rôdent le mont Lhrinshabelle et, lorsqu’aperçu par les voyageurs et alpinistes, provoquent chez eux le dévoilement de leurs secrets et leurs peurs, affichant ainsi au grand jour le fond du cœur de chacun, comme l’évoque l’histoire de ces jeunes amants.

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Les Amants de Givre

Ils y oublièrent l’aurore et les prénoms
Nageant dans la neige y empreignez des anges
Leurs langues au ciel, happant les flocons
Reproduisant les rires de leurs jeunesses blanches

Ils entrelacèrent leurs buées et leurs joues rouges
Cheminant Lhrinshabelle jusqu’à l’épuisement
Leurs corps chauds et leurs ailes qui bougent
Sublimèrent la neige de son ventre croulant

L’avalanche ensevelit la toute belle, il frissonna d’émoi
S’éternisant sur le mont jusqu’à ce que ses cils s’y givrent.
Son amour et ses mains s’ankylosèrent sous l’insistance du froid
Il la rejoint pour naviguer les mers de neiges jusqu’à leurs rives

Ils y oublièrent l’aurore et les prénoms
Nagèrent dans la neige pour y devenir des anges
Yeux au ciel, le cœur en déflagration,
Avant de mourir, il l’enneigea de louanges

Leur angélus y vrombit, marié des sérénades de l’ocarina,
Résonnant sur des parois constellées de lierres.
Au fond du Puits où se fusionnent flammes et froid,
Se mêlent de vaseux printemps à de fastes hivers.

Les parois rutilantes reflètent la verdure,
L’écho de ses prières se fait guttural et rauque.
L’éclat louche des neiges devient obscur,
L’oubliette mirifique croupie et tombe au glauque.

L’abysse aux merveilles, tombeau des amours pendus,
Là où leur féerie s’est enlacée de l’horreur.
Tréfonds, spectres et phobies y sont mises à nues,
L’abysse aux merveilles dite le fond de leur cœur.

Et de leurs baisers exhaustifs et de ses cils givrés
Les neiges séraphiques en gardèrent à jamais la livrée.

Lizandel Encresang

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La Complainte de la Gargouille

LA GARGOUILLE

~*~

gargouille

COMPLAINTE

I

Ô archanges et âmes du Styx,

Vous qui avez vu de vos yeux

Tant de bêtes dans les cieux!

La Gargouille les éclipse :

C’est un redoutable animal

En qui se vautre le Mal.

II

Ce fut du temps de nos pères,

A qui longtemps il en cuit,

Que la Gargouille sortit

Tout-à-coup de dessous terres,

Jetant l’effroi tous les jours

En Minheld et ses faubourgs.

III

Joyeuse, elle eut pour tanière,

Non loin du mont des Nains,

Un lieu qu’elle rendit malsain,

Dominant la ville entière ;

Et c’est là qu’elle attirait

Les gens qu’elle approfitait.

IV

De cette bête horrifique

Un vieil auteur, trait pour trait,

Nous trace ainsi le portrait,

Tant au moral qu’au physique ;

Pour qu’on ne puisse douter,

Je vais le lui emprunter.

V

On voit mille et mille têtes

Qui sortent de ce grand corps,

Et qui par un seul ressort

Ou bien s’agitent ou s’arrêtent :

Si ce n’était si effrayant,

Ce serait presque divertissant

VI

Monstre horrible, immense, informe,

Il est tout parsemé d’yeux

Louches, tournés vers les cieux,

Et dans chaque gueule énorme

On voit triple rang de dents,

Avec du sang en-dedans.

VII

Ses langues sont de vipère,

De crocodile ses pleurs,

De tigre sont ses fureurs,

Ses caresses de panthère ;

Pour griffes de léopards,

Il a de petits poignards.

VIII

Grand chapeau plat à trois cornes,

Rabat blanc et noir jupon :

On voit dans un médaillon,

Sur sa poitrine difforme,

Un grimoire en abrégé

Où l’on lit « Les dieux soient loués»

IX

Son caractère est perfide,

A la fois lâche et cruel,

On ne voit rien sous le ciel

Qui se montre aussi avide,

Mangeant hors de ses repas,

Prenant et ne rendant pas.

X

De chair fraîche elle est friande,

Et surtout de sang royal,

C’est pour elle un vrai régal,

Tant sa barbarie est grande ;

Dans le crime elle jouit,

Et lorsqu’elle tue elle en rit.

XI

Même, disent les chroniques,

Ce monstre, enfant du malin,

Griffonnait sur du vélin,

En caractères gothiques,

Des livres dignes du feu,

Pour attraper tous les dieux

XII

On y voyait comment faire

Pour pouvoir, en tout honneur,

Être menteur et voleur,

Parricide et adultère,

Porc, débauché,

Et qui plus est sans péché

XIII

Dans sa fureur inhumaine,

Pour recréer ses regards,

Partout de membres épars

Couvrant la ville et la plaine,

Homme, femme, enfant, barbon,

Pour elle tout semblait bon.

XIV

On voyait croître sa rage

A l’aspect brillant de l’or ;

Il semblait que d’un trésor

Elle convoitât l’usage,

Pour, au gré de ses désirs,

Payer ses menus plaisirs.

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XV

On eût dit qu’à la tendresse

Le monstre avait du penchant,

Parfois d’un geste touchant

Leur prodiguant la caresse,

Il savait obnubiler de séduction

Les jolis petits garçons.

XVI

Croirait-on qu’un cœur farouche

Pour le sexe eût de l’amour ?

Faisant patte de velours

Et même petite bouche,

Le monstre avec la beauté

Lâchait l’impudicité.

XVII

Ainsi cumulant les vices,

Les honneurs et les forfaits,

A tous trouvant des attraits

Et même des bénéfices ;

Traître, galant, tour à tour,

Il semblait fait pour la cour.

XVIII

Que de chasseurs intrépides

S’écriaient dans leur courroux :

«Sous mes redoutables coups

»Tombera ce monstre avide !»

Tous à l’envi l’ont chassé,

Pas un ne l’a terrassé.

XIX

En défaut mettant sans cesse

Des limiers jusqu’aux bassets,

Des briquets aux chiens barbets,

A force de tours d’adresse ;

Elle n’avait, il paraît,

De peur que des chiens d’arrêt.

XX

Un chasseur de Grise-Pierre,

Un rôdeur de Tamaneh,

De Duaure un paraclet,

D’Iodar un kieran quitta le désert,

Un grand thaumaturge azurien,

La chassèrent tous en vain.

XXI

De tant de coups redoutables

Il a su tromper l’effort :

Quelquefois faisant le mort,

Par une ruse coupable,

Et quelquefois d’un agneau

Prenant au besoin la peau.

XXII

Même on vit ce monstre infâme

Sur la terre au long couché,

En mille morceaux hachés,

Comme s’il eût rendu l’âme :

On n’eut pas le dos tourné

Qu’il était raccommodé.

XXIII

Enfin, ô bonheur extrême !

Par la céleste vertu

Le monstre fut abattu ;

Il fit son paquet quand même,

Et périt pour ses méfaits

Dans la grand’cour du Palais.

XXIV

Or un bruit s’est fait entendre,

C’est qu’on l’a cru mort : mais nix !

Ni plus ni moins qu’un phénix,

On dit qu’il sort de sa cendre,

Ou, de même qu’un bouchon,

Qu’il n’a fait que le plongeon.

XXV

Mais on veut nous faire accroire

Que le monstre est bon enfant

Un vrai mouton maintenant,

Et de petites avaloires :

On nous trompe assurément,

Je vous le dis franchetement.

XXVI

La bête encore cherche à mordre.

Mais quoi, les plus grands chasseurs

Sont, dit-on, ses serviteurs :

Leur Bel art est à ses ordres,

A tel point qu’il voudrait bien

Pouvoir dérouter les chiens.

XXVII

Des traîtres et des gens ivres

Lui graissent la patte en vain,

Lui donnant un pot de vin

Pour en avoir de bons livres

A l’usage du Dauphin…

Mais ils se pendront au chagrin.

XVIII

Pour le sûr, c’est la vengeance

Du ciel armé contre nous ;

La bête vient en courroux,

Pour nous mettre en pénitence :

C’est sans doute un grand malheur

Que Razel fut auteur. (x3)

XXIX

En attendant ce miracle,

O peuples de Merved, bonnes gens !

Femmes et petits enfants,

Fermez bien votre habitacle :

Du monstre craignez les coups,

Et restez chacun chez vous.

XXX

Il fera force gambades,

Sauts de carpe et du tonneau,

Sauts d’anguille et du cerceau,

Le tout avec pétarades :

Il faut vous en défier,

C’est pour vous allicier.

XXXI

Oui, si par ses tours infâmes

Il vient à vous attirer,

Vous le verrez dévorer

Et vos enfants et vos femmes :

Laissez ce monstre d’enfer

Exhaler sa rage en l’air.

XXXII

O vous par qui tout s’embrouille !

De qui tant de maux sont nés,

Diables, démons incarnés,

O pères de la GARGOUILLE !

Rappelez le monstre à vous,

De ses griffes sauvez-nous.

~*~

Fualdès de Valdorivalice

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Récit du grand Arinaeth, bâtisseur de la grande cité des Hauts-Pins

Arinaeth Des-Hauts-Pins dit Le Pensif

I

arinaeth_01arinaeth 01Tout commença quand Arinaeth Le Pensif décida de partir des villes déjà établies par les elfes pour aller s’établir dans une région sauvage car depuis qu’il était jeune, il rêvait de cela. Il parti avec sa famille et ses amis dans les régions désertes de Solmyr et de Tamäneh. C’est à l’age de 357 ans qu’il quitta Lotanh. Par la suite, il eu des années difficiles car, se promenant d’un bois a l’autre, il ne découvrit guère de forêts désertes, habitées par personne. Des fois, il arrivait face à face à des créatures tels que des trolls des forêts et des orques habitant près des forêts dans des marécages puants. Il erra de terre en terre et de forêt en forêt pour finalement arriver dans les bois de Tamäneh, il tomba amoureux de la région. Il était protégé par de très grands pins et des mélèzes. Il était tapi d’affluents tel que des ruisseaux et des chutes à en couper le souffle. Il décida d’arrêter sa course et de bâtir ce à quoi il rêvait depuis toujours, une cité elfique qui pourrait devenir prospère pour des générations d’elfes futures. Il fit construire des huttes et des sanctuaires pour les prêtres elfes et une bibliothèque pour ceux qui aimaient lire et écrire. Il bâtit des lits de guérison pour les blessés et les souffrants et fit construire une petite statue à son effigie. C’est là que sa femme mit au monde Ebayl, leur fils aîné qui à son tour se maria avec Solmia à l’age de 234 ans et mit au monde deux fils et deux filles. Les futurs petits dirigeants de cette cité les nomma respectivement Holvil’lian, Eremon, An’thael et Laelum. Arinaeth resta ainsi pendant quelques centaines d’années à étudier les paroles des plantes et il se mit tranquillement à parler et à comprendre ce que ressentaient les pins et toutes les autres plantes de cette région. Les hauts-pinois, se mirent à explorer la forêt et à écrire des livres sur les variétés de plantes vivantes dans ce boisé. Il fit créer des potions de guérison et créa ainsi un livre d’herboristerie et de médecine des plantes. Ce livre fut écrit par la main du premier herboriste de leur tribu.

 II

Ils vivaient des jours prospères et heureux dans leur nouvelle cité, jusqu’au jour où, pendant la nuit, des orques vinrent les déranger durant leur sommeil. Pillages et carnage résumait la situation. Plusieurs y laissèrent leur peau et d’autres blessés pendant les combats se firent guérir. Maintenant, ils vivaient de craintes et le seigneur Arinaeth fit instaurer des patrouilles composées de leurs meilleurs elfes. Il créa alors la première garde de la cité des hauts pins. Il éliminait alors la menace tranquillement mais lorsque Arinaeth prit le goût de faire des patrouilles, il eu la mal chance de tomber sur une grande armée qui avait été détacher tout droit de leur campement. Les orques les aperçurent et se mirent à courir en leur direction, mais les elfes plus rapide et plus agile que ces bêtes réussirent à s’éloigner d’eux et se réfugièrent près d’un cour d’eau. Les orques dépêchèrent des gobelins comme éclaireurs et réussirent à les suivre jusqu’au cour d’eau. La grande armée de plusieurs dizaines de têtes vertes se fit alors guider vers ce court d’eau pas les gobelins. Les elfes n’étaient que cinq contre les quelque cinquante ennemis se dressant devant eux. Arinaeth pensais que ses jours étaient comptés. Avant que le chef de la bande d’orque lance l’attaque, Arinaeth eu le temps de dire quelque mots elfique samariaritim, fémériaritim, ritoriarim, clalialimitim, féliminim. Qui voulaient dire : « protégez nous tous esprit de la forêt. » Les orques se précipitèrent ensuite à vive allure vers les cinq elfes. Tous sans exception avaient la rage dans leurs yeux et quand vint le temps de mettre le pied dans l’eau, il se fit tous projeter contre le sol. Les elfes restèrent stupéfait devant la tournure des évènements. Quelque chose créait une barrière invisible devant eu. Arinaeth pensa que l’esprit de la forêt l’avait entendu mais en fin de contre c’était tout autre chose. Il réussirent à tuer une vingtaine d’orques avant qu’une deuxième attaque ne soit lancée. Les orques se relevèrent, étourdit, et se remirent en question, mais vue leur stupidité, le successeur du général, ordonna la charge de nouveau et bien sûr, ils rebondirent sur le dos et à chaque tentative d’attaque, ils rebondirent sur le dos et les elfes réussissaient à en tuer quelques uns à la fois. Bientôt, il en restait très peu. Ils se regardèrent enfin et virent qu’ils étaient inférieurs en nombre. Leur leader décida donc de sonner la retraite.

III

Longtemps, ils cherchèrent ce qu’était la source de tout ceci mais sans succès jusqu’au jour où, un enfant elfe jouant sur la rive de cette rivière découvrit une pierre bizarre. Elle était transparente, mais elle avait une lueur bleutée qui s’en échappait. Elle scintillait comme la lune. Le petit emporta cette pierre au grand seigneur Arinaeth et constata qu’elle était magique. Il demanda au petit enfant de le conduire à l’endroit précis où il l’avait trouvé. Il reconnue le lieu où il avait combattu les cinquante orques quelques années auparavant. Il fit ratisser les entourages de la découverte et enfin il trouva quelque chose d’intéressant. Une faible lueur sortait de sous une chute. Des elfes plongèrent dans les profondeurs et ce qu’ils découvrirent était merveilleux. Une pierre semblable a celle que le petit avait recueillit, mais elle avait la taille d’une maison humaine. Elle était si grosse qu’elle pouvait protéger une cité complète sans aucun problème. Alors Arinaeth asseilla de l’extirper du lit de la rivière mais en vain. Il décida alors de faire appel à la nature. Il fit venir les plus grands sages de sa tribu et se mit à parler aux grands pins des entourages. Les arbres se mirent à grandir et grandir de plus en plus. Des racines sortirent du sol et s’emparèrent de la pierre pour la souleva vers le ciel. Les branches se tortillaient et se joignaient de bouts en bouts et ils formèrent un liage de branche assez fort pour supporter la roche à quelque cents bâtons de hauteur. Maintenant, la roche était arrachée de l’emprise de l’eau. Arinaeth s’agenouilla devant un très gros arbre et se mit à incanter. Le gros pin se sectionna en deux et forma des escaliers avec des branches et des racines. Une grande branche ressortit de l’arbre et se dirigea vers la plateforme. Un escalier bien taillé se forma à la suite et très vite, Arinaeth emprunta cet escalier pour se dirigea devant la pierre. D’un souffle, il se mit à incanter plus fort. Tous les arbres au alentour se mirent à pousser et à se déchirer en deux. Des piliers de bois vivant s’élevèrent et bientôt, des maisons apparurent dans le ciel, de grandes huttes si bien sculptées et si bien formées qu’on aurait dit les dieux, qui de leurs mains toutes puissantes, façonnaient les arbres à la manière du potier qui pétrit la terre pour en faire de somptueux vases. Ce jour là, une grande cité apparue dans le ciel. La cité des Hauts Pins. Arinaeth venait de bâtir de petits mots une grande merveille. Cela avait prit des heures de chambardement de racine et d’arbre mais maintenant, s’élevant à cents bâtons dans les cieux, une ville elfe était née pour ajouter à la beauté du paysage. Arinaeth fit recouvrir de marbre toutes les marches des escaliers et fit sculpter une grande statue à son effigie qu’il installa dans un amoncellement de racine, au beau milieu de la grande plateforme principale. Des petits ponts faits de branches et de lianes faisaient le raccord entre les arbres voisins et au fur et à mesure que les grandes familles des hauts pins grandissaient, leur cité prenait de l’expansion. Bientôt, des statues des disparus au cour des années passée dans la foret fait de marbre jonchait toutes les petites plateforme de repos dont disposait l’escalier d’ascension principale.

IV

Des belles années s’écoulèrent à l’intérieur de cette cité bien protégée par le grand rocher et protéger en hauteur. Grâce au pouvoir de la pierre, aucun orques ou personnages ayant un coeur impur, tant voleurs qu’assassins, ne pouvaient pénétrer en ces lieux. Des patrouilles se firent envoyé dans les bois. Des elfes étant capable de se faufiler dans les endroits les plus reculés de la forêt. Il eu vent de la grande guerre noir et des elfes qui combattait poru un seigneur nommé Razel, un grand elfe qui vint demander de l’aide à Arinaeth qui fit envoyer un groupe d’elfe qui contant non moins de cinq cents oreilles pointues. Il prit une décision sage mais qui lui apporta la mort. Il décida de partir avec eux pour aider ce grand et valeureux elfe. Des orques et des humains étaient tous en mutuelle dispute et les elfes étaient prit entre ses deux races. L’un revendiquait des bouts de terre les autres désirait la paix et tous se battaient pour aucune raison valable. Mais un matin ou ils dormaient dans leur campement, Arinaeth fut tué par une flèche orque. Droit dans le coeur. Il nu pas même le temps de se réveiller. Il s’éteignit quatre-vingt-quinze avant la fin de la guerre noir, à l’age de1345 ans, 1345 années de grandes réjouissances et de bonheurs. C’est alors que prit fin le temps d’Arinaeth Le Pensif mais une nouvelle ère commença celle d’Ebayl fils d’Arinaeth

Ebayl des-Hauts-Pins dit le Faucon d’Argent

V

Ebayl grandit avec le courage de son père mais ne pensait pas comme son père il était plutôt vif et réagissait rapidement, c’est pourquoi le monde le surnoma Ébayl faucon d’argent. Il était maintenant rendu à quelque cinq cents ans et était assez mûre pour prendre le contrôle de la cité. Il fit préparer des funérailles de grande importance en l’honneur de son père mort au combat et décédé à la guerre. Ensuite pour venger son père de la mort traître de son adversaire. Il détacha alors plusieurs pelotons d’elfe dans les forêts des environs et enjoignit aux guérisseurs de se rendre en la terre de fertilité nommé Solmyr pour aller aider aux blessés de guerre. Il nomma ses fils Holvil’lian et Eremon généraux des arinaeth_02deux pelotons de cents têtes et tous les deux réussirent à faire de grande chose. Razel signa alors un traité de paix avec la race des Haut-pinois et lui promit la terre entière de Solmyr en échange de son aide, de ses armées, de ses soins et un accès à la bibliothèque de la cité des hauts pins pour que ses guérisseurs apprennent le rédiment de l’herboristerie de la région et des soins des plantes. Razel lui offrit aussi, en gage de leur allance, une coupe transparente et lui avoua qu’elle était magique mais ne savais pas ce qu’elle pouvoir elle recelait car ses prêtres n’étaient pas assez puissant pour découvrir toute l’étendu de son pouvoir. Ebayl accepta avec quelque hésitation, mais puisque Razel était un elfe de parole et, aux dires de tous, très bon, il accepta l’alliance et devint un allier puissant poru Razel pendant la guerre noire. arinaeth 02Tout le long de la guerre, les soldats, les prêtres et les mages d’Ebayl se démarquèrent. En particulier douze d’entre eux dont quatre soldats, quatre prêtres et quatres mages. Leur nom étaient Morok, Somok, Altok, Roltok pour les quatres soldats. Les quatre mages eux se nommaient Lomos, Gymros, Eovos et Saomos. Quant aux prêtres, Talem, Osem, Reylem et Siem étaient leurs noms. Ils se firent nommer très vite les douze corbeaux d’Ébayl et en ajoutant les fils et les filles d’Ébay, le compte se portait à seize. Les exploits de ses seize personnes furent racontés dans tous les clans, que se soit humains, nains, orques ou elfes. Tous connaissaient les seize corbeaux d’Ébayl. Le temps passa et le sang souillait de plus en plus les terres, Ébayl commença à se fatiguer de guerroyer et eu le goût de retourner dans sa cité où il n’avait pas mit le pied depuis au moins vingt ans. Il décida alors de donner congé à quelque un de ses soldats, dont les douze corbeaux, afin qu’ils puissent aller rejoindre leur famille. Ébayl parti donc des terres où régnaient les bruits et le tumulte de la guerre pour se diriger à sa cité. Il retrouva sa femme et ses filles et c’est à cet instant précis qu’un cinquième membre de la grande famille royale se mit en route. Son père resta la jusqu’à la naissance de son fils, soixante-cinq année avant la fin de la grande guerre noir et lui donna le nom d’Arinadel Des-Hauts-Pins. C’est alors qu’Arinadel commença sa vie, durant la grande guerre noir. Il étudia dans les bibliothèques de la cité et étudia avec les sages et les prêtres. Il se fit apprendre l’herboristerie et le maniement des armes, dont l’arc et l’épée, par les meilleurs qui restaient pour protéger la cité contre d’éventuelles représailles des assaillant des autres races. Ebayl repartit pour le champ de bataille deux années plus tard. Avec le temps qui passait, des nouvelles d’Ébayl venaient assidûment aux oreilles de son fils. Jour après jour de nouvelles aventures et de nouvelles percées fait par les douzes corbeaux. C’est ainsi que la guerre s’échelonna encore pendant une bonne soixantaine d’années sans qu’Ébayl ne revu sa famille.

VI

La guerre prit alors fin et Ébayl hérita des terres de Solmyr comme l’avait promit Razel. Il lui fit construire une nouvelle cité sur le sol et nomma ses fils gouverneur de cette cité. Ebayl retourna en Hauts pins et y resta pendant dix années sans avoir de nouvelles des régions prospères de Solmyr ni aucune nouvelle de Razel, auprès de qui il avait combattu pendant de si longues années. Des bruits courraient qu’il se serait fait capturer vivant par des elfes noirs. Des recherches furent entreprises mais sans aucun succès. Ebayl décida donc de se diriger en Solmyr pour poursuivre les recherches. Il partit dont à l’an onze après la guerre vers les plaine de Solmyr. Il se fit alors accueillir comme un roi, dans la demeure de son fils. Des grandes festivités eurent lieu et la fête dura toute la nuit. Soudain, dans la nuit, un cor noir se fit entendre, un cor inconnu aux oreilles des elfes. Aucun n’avait jamais entendu ce bruit au par avant. Quand dans la nuit, Razel le grand apparut, il était noir et corrompu, il captura le roi, les douze corbeaux d’Ébayl, ses fils et ses filles et les fit amené en un endroit inconnu de tous. Il recueillit une larme de chacun et les enfermas dans l’urne que Razel avait donnée au roi pendant leur alliance. Il recueillit le sang d’Ébayl et incanta un sort pour garder son âme prisonnière dans le vase. Arinadel n’entendit plus jamais parler de son père ni de ses frères et de ses sœurs. Pas même des douze héros de la grande guerre noire. Plus de nouvelles ne parvinrent à ses oreilles. Ils avaient disparus.

Par Leminiat Des-Hauts-pins

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La Prophétie Grise

Aux Préambules du Monde, aux temps ancestraux où, encore, les dialectiques divines n’engendraient ni guerres ni fiel et où seuls les Elfes au Cœur Diaphane foulaient Merved, les cieux se firent la scène des parades courtisanes des astres, alors que le Soleil, épris de la douce rumeur de la Lune, désira de se dérober de son jour afin de percevoir les parures tant adulées de la Belle des Nuits. Prisonniers de leur ronde, le Soleil et la Lune discernèrent au fil des cycles de leur danse que pareil entreprise était chimère et utopie, enlisant leur rêve de réunion dans les affres de la désillusion. L’ambition des astres fut débattue lors des palabres des dieux, toutefois, l’opposition face à une telle rencontre demeura indéfectible. Les cycles se suivirent et se suppléèrent, dilatant toujours un peu plus la convoitise de l’astre solaire pour sa muse argentée.

la-prophetie-grisela prophetie griseVint alors le solstice, journée la plus longue offerte au Soleil au temps de son auguste règne. Tourmenté de l’ardent désir d’enfin rencontrer l’éclat de la Lune, il céda à ses envies et passions malgré les proscriptions des dieux. Étirant son déclin, s’accrochant de tous ses rayons aux terres nordiques, l’Hélianthe parvint en d’ultimes efforts à freiner son coucher et à croiser la Lune à son levé. La fusion d’un de leurs rayons fut alors instantanée, créant de la beauté de leur jeunesse éclatante une magnificence fardée d’un amour intarissable. S’unissant jusqu’aux reflets d’un immense glacier nordique, leur grise luminescence passionnée consuma le givre d’un jet à l’incandescence déflagrante, fondant de sa ferveur une gemme sacrée sur le miroir de la banquise. Les puissantes vibrations de leur liaison vint alors à faire exploser cette dernière, la scindant en deux et faisant naître de son sein une créature nouvelle ; un elfe au teint d’argent.

La jubilation de cette naissance eût toutefois courte durée, puisque de leur persistante symbiose le Soleil et la Lune créèrent une ombre, la toute première Éclipse en Merved. Recouvrant de son obscurité le nouveau-né, l’Éclipse promis ainsi un destin ténébreux à cette race nouvelle, issu de la folie des astres. L’enfant fût nommé Soluné, et son glorieux père, avant son départ, promis d’envoyer dès la résorption de son cycle, un second rayon sur le chatoiement du glacier sanctifié afin que ce dernier guide son peuple en des Jours Rédempteurs. Sa mère quant à elle, promit avant l’envol de son amant, d’envoyer elle aussi un second jet de sa candeur sur cette même glace, dès que sa ronde reprendrait son équilibre, promettant ainsi de porter le peuple en des Nuits Salutaires. L’Obscurité oppressant Soluné jura alors de revenir tout juste avant ces envoyés, afin de les confondre et d’entraver leur réunion, confinant ainsi Soluné et sa race en des ténèbres éternelles. Soluné se leva enfin, puis, d’une voix droite et forte clama qu’il porterait les tessons de la Pierre des Origines en une terre lointaine, là où les rayons prochains des astres trouveront le Fils de celui qui leur fera l’offrande d’une terre nouvelle, là où ne brilleront ni les feux des splendeurs des neiges ni les froids des ombres de la mort. Les dieux permettront que L’Éclipse se mêle un temps au sang de la somptuosité de mon père, mais des mains de ces nouveaux rayons brilleront la Promesse de l’Île Défendue. À l’agonie de notre exil renaîtra la luxuriance de la passion de nos premiers ancêtres. Le Soleil quitta alors la Lune, puis vinrent les dieux, furieux de la création de l’Éclipse, ils firent punirent la descendance illégitime des Astres par des catastrophes succinctes. Vint alors la compassion de la déesse Boréale, la Mère de la Lune. Son cœur givrée de mélancolie, elle s’étendit alors dans les neiges de ses petits au cœur droit et fort tel la voix de leur Patriarche, les protégeant ainsi des froideurs des Jours et des Nuit et jura de les guider à jamais de son Manteau Stellaire.

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De la Morte Veine à la Vallée des Enselhas

Les pages que vous vous apprêter à lire sont issues de faits véridiques dans ma vie ainsi que celle de mes chers amis et cousins de race; Ulic Kel’Dromä et Ayanantanazer Ikoma. Cette chronique relate des temps où l’Aranor du contingent gris ayant élu domicile en Solmyr à cette époque, soit l’elfe gris nommé Exar, était aux prises avec un vilain mal, une malédiction ayant laissée son être entre deux mondes, son corps sans âme. Voici donc le résumer de cette odyssée, dans laquelle nous débutons au moment où nous venions tout juste de secourir Dame Sayari DeBeufelth, elfe réputée au sein de notre peuple pour ses dons initiatiques.

La prophétie

Nous étions sur la route en direction d’Aeth, chacun d’entre nous ressassaient les derniers évènements en sa pensée, soit la libération de dame Sayari de chez ses agresseurs. De plus, Ulic semblait évaluer l’ampleur du risque qu’il prenait en se dirigeant vers cette contrée, puisqu’Aeth fit prisonnier lui et ses frères dans le passé. Le ciel était radieux et nous purent distinguer au loin les reflets argentés de l’astre solaire dansant sur le Lac Cyan. Des parfums aquatiques et de fleurs sauvages valsaient au nez des cavaliers, le vent nous offrant la richesse des subtilités de la flore. Moi, Lukilian, eût à mainte reprise l’auguste chance de me rendre près de ce lac enchanteur, et là furent nombreux les évènements surréels auxquels j’ai été témoin. Arrivée aux berges du Lac, Aya commanda une pause, remplissant son outre de l’eau pure du plan aquatique. la musique du vent devint étrangement mélodieuse, comme sil’endroit était bercé d’une force supérieure. Chacun d’entre nous respectait le silence, observant la beauté du lac, pur mystère naturel présent depuis les Premiers Jours. Puis, comme en symbiose avec le rythme du vent, le lac sembla émettre des pulsions sourdes et apaisantes, comme celles d’un cœur soulagé dilatant l’harmonie.

foret-mysterieuseUne force Forêt Mystérieuseinvisible était à l’œuvre, tous pouvaient clairement la ressentir. Puis, des ondes se dessinèrent sur le rive Est du lac, comme si une brise les soufflait aimablement. Notre attention fut donc portée sur cette région ondoyée du lac et c’est alors que nous virent tous cette merveille: un asperi. Une créature merveilleuse ayant l’apparence d’un cheval blanc au crin bleutée telle une incandescente glace, qui galope dans le ciel avec une légèreté angélique. N’ayant pas les ailes du pégase, cette créature étonne toutefois par la fougue et la vitesse avec lesquelles elle traverse le ciel.

Aya, Ulic, Sayari et moi étions en contemplation totale devant l’animal. Celui-ci galopait sur le miroir de l’eau, tournoyant sur l’étendue du Lac Cyan dans une danse de laquelle se dégageait une candeur féérique. Puis, en un instant, le ciel s’obscurcit, le vent souffla en bourrasques et l’aspéri s’affola. Ruant les airs, la bête semblait combattre la tempête de ses sabots d’argent. Le ciel se fît rapidement gris et le vent souffla avec force et frénésie. C’est alors que d’un petit boisé non loin de la rive Ouest se fît entendre une lugubre cacophonie. Une horde de corbeaux se déploya dans le ciel et ces obscurs carnassiers prirent d’assaut l’asperi, ce dernier toujours à la surface du lac. La créature équestre ruait les oiseaux de malheurs, se débatait dans tous les sens et poussait des cris d’effrois. Les corbeaux tournoyèrent autours de ce dernier, leur nombre étant si imposant qu’il devint impossible de distinguer l’ange chevalin. Leur mouvement devint unitaire, leur donnant les formes d’une imposante marée au plumage noir qui tourbilonnait sous les cieux orageux.

Puis le tonnerre fit un grondement sourd et lorsqu’enfin la foudre déchira le ciel, tout redevint calme en un instant. Les corbeaux s’envolèrent dans toutes les diresctions et disparurent Mystérieusement, il ne resta rien de l’aspéri, disparu ou envolé, nous ne le surent jamais. Le ciel redevint clair et bleu en une vive dilution, les rayons du soleil reprirent leur danse sur le reflet du lac et le chant des cigales entonna de nouveau ses couplets.

Sayari prit parole, apeurée:

 » Cette vision! Cette vision vous était destinée voyageurs de Solmyr! Vous êtes maudits! Votre place n’est pas ici, vous devez regagner vos terres! Le mal, les ténèbres s’abattent sur vous! Qu’avez-vous fait? Qu’avez-vous donc fait pour attirer telle abomination? Rentrez-vite, avant que la noirceur ne ronge les carcasses de vos frères! Les nuées de corbeaux gagnent non seulement les plaines de votre pays, mais également l’âme des vôtres!  »

J’étais stupéfait, cette vision d’une si grande intensité m’avait laissé coi et stoîque. Voilà maintenant cette sombre prophétie déclarée par Sayari, mes pires doutes semblaient se concrétiser et prendre formes. Je compris la gravité de l’heure mais je continuais à être persuadé de l’importance de ce voyage, mes inspirations avaient été impératives : je devais emmener Ulic ainsi qu’Aya aux connaissances que seul mon peuple détenaient. Le temps manquait, je me dis que forcément, il devait y avoir une méthode, un moyen plus rapide pour procéder, pour gagner contre le sablier et nous sauver à subir tout le délais nécessaire du voyage. Osant quérir l’aide de notre amie, je demandai :

 »Dame Sayari, je comprends que l’heure est grave et que nous devons rentrer en Solmyr, toutefois le but de notre voyage est fort noble, nous souhaitons atteindre ma terre natale afin d’y consulter les bibliothèques et ainsi accroître notre savoir, tout ceci pour favoriser notre défense contre les ténèbres. En raison de la vitesse à laquelle les évènements se bousculent, croyez-vous qu’il vous serait possible de nous aider à atteindre Shoulvaïrah le plus tôt possible, soit à l’aide de lvos dons de téléportation? »

Anxieux, j’espérais de tout cœur que la prophétesse aux cheveux d’or ne nous renverrait pas en Solmyr avant l’accomplissement de notre pèlerinage.Cetres, l’imppérialité de l’heure était évidente, mais sans une visite dans les bibliothèques des miens, nous ne pourrions alors rien espérer face à l’avenir de la Cité du Renouveau.

Suite à mes propos, Ulic me sembla plutôt mal à l’aise, il renchérit :

« Aranor est encore sans âme et la seule personne apte à lui rendre celle-ci c’est vous Lukilian. Bien que notre quête soit d’une importance capitale, elle ne supplante en rien notre devoir de veiller sur lui, et je n’accepterai pas qu’il lui arrive quelquonque mal en notre absence, causé par un voyage trop long. Alors si il y a un moyen de se rendre en vos terres et de revenir le plus rapidement possible, alors je continuerai, sinon, nous repartons tous. »

Sayari ferma les yeux un instant, elle semblait concentrée au point que rien ne l’aurait atteint. Aya, silencieux et réflexif, n’osa briser la concentration de notremythique invitée. Elle ouvrit enfin les yeux, puis, d’un geste vif et grâcieux posa ses douces paumes contre mes bras.

 » Vous envoyer devant la Morte Veine, ce sentier maudit, me serait possible. Par contre, tu connais les rites Lukilian, il ne m’est pas permis de leur faire accéder Shoulvaïrah sans traverser le sentier…mais oui, je peux vous y téléporter. »

Lança l’elfe au crin doré.

Elle prit alors l’épaule d’Ulic puis s’approcha de lui. D’une voix presque muette elle lui murmura:

 » Certaine connaissance mène à un niveau de conscience supérieure, soyez averti qu’après l’atteinte d’un certain niveau, il devient impossible de faire marche-arrière et de retourner dans le confort de l’ignorance, Il vous faudra assumer vos choix. Ulic, votre âme est pure, sachez que vous serez parfois seul à voir certaines choses mais ne craignez pas, vous saurez quoi faire en temps et lieux. »

Puis finalement, elle posa sa main sur le cœur d’Aya et plongea son regard dans le sien. Après un instant de silence, elle lui dit:

«Ta loyauté sera à la fois ta meilleure arme et ton pire ennemi, sache distinguer la sagesse de la folie.» Puis elle lui fit un clin d’œil.

Se reculant, elle leva les bras au ciel, ferma les yeux puis souffla. Tout devint subitement noir, je crois bien que nous perdîmes connaissance.

La Morte Veine

Aya se réveilla le premier, constatant que nous étions à présent au sein d’une sombre forêt, devant un sentier aux arbres morts et inquiétants. Sayari avait disparue, nous confiant à notre destin par sa magie. La température ambiante des lieux étant très fraîche, Ikoma grelottait, et ce, malgré sa résistance naturelle aux durs climats duauriens. L’elfe gris se demanda même si l’origine de ses tremblements et claquements de mâchoires n’étaient pas plutôt reliés à à la vision d’horreur que lui offrait ce que l’on nommait la «Morte Veine», cet long et sinueux sentier forestier où les conifères et feuillus semblaient morts-vivants, où la terre cendrée et sertie d’osselets ne baignait que dans l’ombrage des buissons épineux. Sous l’insistance d’Aya, il semble que je sortis finalement de ma torpeur causée par le transfert téléportatique. Me redressant en étirant ma musculature en de mouvements souples, je secouai mes vêtements puis j’inspirai profondément. Je me souviens clairement de cet instant et de toute l’énergie qui fulgurait en mon être, amorçant une transe bien connue de ceux de mon sang, je clamai en m’agenouillant:

 »Gloire à Ehlonna des Forêts, que soit sanctifiée et remerciée sa protégée, Dame Sayari DeBeufelth Que la Morte Veine nous conduisent au Coeur Sacré de l’Ordre Diaphane et que chacun d’entre nous, sous les lueurs de notre audace, affronte la Mort pour découvrir la Vie! »

À mes mots, un zéphyr souffla à travers les branches du sentier de la Morte Veine, faisant ainsi craquer le bois, créant une musique lugubre. Je souris, me relevai puis attendit qu’Ulic reprenne toute conscience, afin de leur donner les dernières indications avant la traversée du sentier maudit. Je me souviens de tout le mal que j’avais à contenir mon sourire à cet instant, bien que je savais que l’heure était grave, je savourais tout de même avec grande excitation la traversée prochaine de la Morte Veine, et ce, bien que je sois l’un des seuls à offrir pareille réaction à cette épreuve.

Tentant de motiver Aya et Ulic, mes mots furent les suivants :

 »Le sentier est en soi une épreuve. Échouer sa traversée est synonyme de mort, une mort atroce. Il vous est encore possible de choisir de rebrousser chemin mes frères, de ne pas affronter la Morte Veine. Toutefois, une fois débutée, il ne vous sera pas possible de revenir sur votre décision. Sachez amis que le danger est grand, mais qu’il n’y a qu’une seule et simple règle pour réussir votre parcours: Regardez droit devant et ne vous arrêter jamais de courir à fond. Sachez aussi qu’au bout de cette route aux multiples laideurs se trouve la plus pure des beautés et que le jeu en vaut franchement la chandelle! »

Je m’approchai alors de l’entrée du sentier là où déjà des yeux jaunes s’ouvrirent des ombres et nous toisèrent, regardant Ulic et Aya je terminai mes conseils:

 »Vous n’aurez qu’à me suivre le plus rapidement possible, et ne pas vous arrêter. Je serais votre guide, vous devez avoir foi en moi….alors, on y va? »

Tout en serrant ses avoirs et équipements prestement contre lui, Ulic ronchonna :

« Il n’y a bien que les elfes sylvains pour faire de telle chose. Allez, va, nous te suivons »

Je savais qu’Ulic voulait paraitre fort et solide, ce qu’il était d’ordinaire. La mort ne l’effrayait pas. Tous les elfes gris étaient préparés à cette étape qui, si trouvée dans la pure loyauté et l’honneur de leur sang, allait les mener vers Lumya, déesse des constellations et mère des Elfes Gris. Heureux de voir que mes compagnons de voyage avaient une bravoure aussi grande, je respirai un grand coup et m’élançai enfin dans la Morte Veine tête première,.

D’une course effrénée et frénétique., je courrai de toute mes forces, sautant de souches en racines, me donnant des élans sur des troncs d’arbre et atterrissant toujours au pas de course et prenant une allure fulgurante. Me suivirent d’un pas tout aussi rapide les deux elfes gris, encore curieux de savoir pourquoi j’exigeais autant de la part de mes mocassns. Le suspense ne dura point, la réponse fut subite. La forêt tout entière se mise à bouger, les branches des arbres s’animèrent tels des bras tentant de nous faucher. Des lianes sèches et épineuses, semblables à des serpents d’écorce difformes, se mirent en chasse après nous, en imposant une rapidité et une agilité incroyable. Par tous les moyens possibles, les ronces tentaient de nous agripper les chevilles, de nous briser le cou ou de nous fendre le crâne. La totalité de la végétation de la forêt nous poursuivait dans une course démentielle. Mis à part quelques plaies mineures, telles des écorchures et des abrasions superficielles, nous parvinrent à nous tirer du premier sprint à bon compte, la nature morte toujours à nos trousses. Puis, alors que notre ascension prenait plus d’intensité et que notre chorégraphie de coureurs commençait à s’ébrécher, la silhouette immobile d’un petit garçon apparu devant nous dans le sentier, ce dernier suçant son pouce et serrant son poing de peur. Nous purent tous distinguer de loin qu’il était de la race des elfes gris, Ulic lui, fut le seul en cet instant à le reconnaître réellement; il s’agissait de lui-même étant enfant.

Les troncs d’arbres devant nous se tordirent et les racines surgirent vivement du sol, mettant le petit Ulic en très mauvaise position. Notre trio allait passer non loin de lui, tandis qu’une liane épineuse fonçait directement en sa direction. Ulic sentit le temps se figer autour de lui, malgré le fait qu’il se mouvait toujours à ma suite dans une vive cadence. Démené de questions face à cet enfant, sa copie conforme dis-je même, .la mémoire de Kel’Dromä devint telle des lumières stroboscopes, l’envahissant de moult souvenirs de son enfance. Il se secoua la tête et continua sa course, tout en réfléchissant le plus vite possible au choix qu’il devait prendre; s’arrêter ou continuer. Le temps pressait, nous étions sur le point d’arriver à la hauteur de son enfant homonyme.

Ulic doutait de la véracité de sa vision mais d’autre part, il savait bien que cet enfant allait être sauvagement tué par la forêt s’il n’agissait pas…il allait mourir, lui Ulic…. Le gris se flagellait de questions, cet enfant menacé était-il une prémisse de ce qui l’attendait s’il osait continuer dans cette forêt? serait-ce là la personnification de sa propre vie?…et ainsi devait-il se sauver lui-même pour assurer sa survie…? Ulic ne connu jamais le délais qu’il prit à ré.fléchier tant les choses se précipitaient, mais semble-t-il que lui revint en tête mes paroles :

« […] Sachez amis que le danger est grand, mais qu’il n’y a qu’une seule règle pour réussir votre parcours: Regardez droit devant et ne vous arrêter jamais de courir […] « 

Et c’est ce qu’Ulic décida de faire, tentant de garder le rythme et de suivre ses amis. Il ne put toutefois repousser l souhaits de ses pensées envers lui-même : « Sois fort petit Ulic, ta vie ne trouve pas sa fin ici, puisque j’y suis moi-même. Alors, déjà dans le passé, tu as vaincu cette forêt. » Ces dernières pensées lui réaffirmèrent sa décision et il fonça droit devant à travers les branches, faisant totale abstraction de la vision de son passé et de son avenir qui se décidait peut être à ce moment. Ikoma suivit la démarche d’Ulic, ignorant lui de même l’enfant déjà en proie aux abominations végétales. Notre trio courait toujours à pleine capacité et lorsque nous atteignirent tout juste l’enfant, ce dernier fit un clin d’œil à Ulic puis s’évapora en fumée, une liane traversant les vestiges de son image se ficha dans le tronc d’un arbre voisin. Puis, la végétation sembla accélérer, prendre une cadence plus rapide. Je me mis alors à sauter en bonds, dessinant une trajectoire aléatoire à travers les dédales de la Morte Veine. Se dressa alors devant nous un énorme essaim d’abeilles, ce dernier fondant droit sur nous. En même temps, des myriades de fleurs aux pétales d’un violet sombre s’ouvrirent sous nos pieds, comme si la nature tentait de nous distraire par ses attraits les plus séduisants. Nous osâmes traverser l’essaim d’abeilles à toute vitesse, ne sentant rien sur nos visages. Pures illusions, encore. C’est alors que cessèrent les multiples éclosions des fleurs violettes, pour être cette fois remplacer par une pluie de fleurs de cerisier, des sakuras, l’emblème même de la famille d’Aya. Ce dernier entendit alors une mélodie somptueuse, puis tout autour de lui, la forêt devint magnifique, enchanteresse. Il ne semblait plus entendre ni voir les ronces et les plantes qui nous poursuivaient. Le boisé devint clairière pour lui, ses yeux suivirent les rayons du soleil qui étaient reflétés sur une pièce d’armure au loin; c’était Exar Kun, l’Aranor des Gris.

Se tenant bien droit, il marchait doucement en leur direction. Invitant Aya à marcher à sa suite… Bien qu’à bout de souffle, nous étions en cet instant toujours au pas de course,.Aya, pour sa part, freina sa cadence à une distance approximative de cinq pas d’Aranor. Essouflé et emporté par la beauté nouvelle des lieux, Aya s’arrêta, soumis à son chef. Le décor redevint alors l’originel; une nature cadavérique, enrhumée de couleurs macabres et horrifiantes. Aranor changea également, n’étant plus du tout d’apparence allège et pacifique. Il devint monstrueux, le visage atrophié, les yeux noirs et creux dans leur orbite, dents acérées, langue fourchue, cornes d’ébène. Ses bras longs et maigres fauchèrent le vent, de sorte que ses mains aux doigts affilés et griffues tentent d’agripper Aya. Cette forme monstrueuse d’Exar poussa un cri sourd et puissant en direction d’Ikoma, ce dernier ressenti alors une atroce douleur aux tympans. La scène s’enchaîna en une fraction de seconde, dès qu’Aya ralentit le pas. J’eusse conscience de tout cet évènement malgré ma course, je fis alors un vif demi-tour et je plaquai de toutes mes forces Aya, ce dernier étant figé d’un effroi surnaturel devant la créature. Puis, à l’aide d’Ulic, je relevai vivement ce dernier et tous nous reprirent rapidement notre course, Ikoma reprenant du coup ses esprits. Cependant, un acouphène intense semblait torturer son ouïe, comme si l’écho du cri de la bête résonnait sans cesse dans les tréfonds de crâne. La créature nous pris en chasse, fauchant le vide en tentant de nous attraper, crachant un venin rouge et claquant ses mâchoires devenues béantes. Fort heureusement la traversée de la Morte Veine tirait à sa fin. Au loin, nous purent apercevoir l’entrée d’une petite grotte située en plein centre de la route, rappelant celle qu’un ours se serait improvisée par soir d’automne. Je criai:  »Sautez dans la tanière! » Ce que chacun d’entre nous fît, et ce juste à temps pour éviter les griffes mortelles de la créature. Les ronces et lianes se fracassèrent à l’entrée de notre grotte, écrasant de ce fait la bête avant qu’elle ne puisse pénétrer. La Morte Veine était vaincu, nos efforts constants et surhumains furent l’assise de notre réussite.

Shoulvaïrah et La Vallée des Enselhas

Une chute d’environ deux mètres nous accueilli dans la tanière, puis chacun d’entre nous s’écrasèrent contre un sol en terre celui-ci recouvert d’épines de pin et de plumes blanches.Tour à tour, nous prirent le temps d’inspirer à pleins poumons, reprenant du mieux possible notre souffle si chèrement vendu. J’inspectai mon corps et découvrit de nombreuses plaies ; paumes ouvertes et saignantes, côtes fellées, cheville tordue…l’adrénaline chutait et je sentais monter les douleurs.

Lorsqu’enfin fut retrouvé un semblant d’équilibre respiratoire, Je murmurai : ‘‘ Shoulvaïrah » C’est alors qu’une lueur bleutée naquit devant nous, à une distance d’environ quinze mètres plus loin, au fond de la tanière. La lueur s’intensifia puis illumina peu à peu l’endroit, nous découvrant les murs et la voûte faite de terre et de racines. La tanière était en fait une chambre souterraine, dans laquelle. se dressaient en son centre quatre colonnes faites de pierres taillées. Au centre de celles-ci se trouvait un petit bassin d’eau encastré dans le sol, le tout prenant les allures d’un stonehedge. Les lueurs bleutées prirent des teintes argentées et ondulèrent la surface de l’eau du bassin, nous rappelant un peu les rayons dansant sur la surface du Lac Cyan préalablement rencontré. Je m’’approchai à pas lents et respectueux de la source pour solennellement y entrer et m’y baigner.

Ulic réussit également à se redresser, malgré l’énorme fatigue et les vives brûlures de ses poumons, il ne cessait plus d’être stupéfait de tout ce qu’il venait de vivre et de ce qui se trouvait alors devant ses prunelles. Il s’approcha du bassin et me questionna :

« Nous devons nager là-dedans pour nous rendre à la cité elfique? »

Aya pour sa part, éclata d’un fou rire incontrôlable. S’époumonant de ce dernier, tout portait à croire que la chute de l’adrénaline chez lui provoquait des symptômes délirants. Il se laissa tomber sur le dos et rit durant un long moment en remerciant Lumya, les yeux perlant de larmes de joie. Le cou violacé par l’emprise d’une liane et son armure écorchée par les épines, nul douleur ne semblait ralentir l’entrain de sa rate. Il reprit enfin un air sérieux et demeura un long moment en position assise, plus pensif et grave. Il sembla qu’Ikoma se mit à se culpabiliser, je savais qu’il était un être exigeant envers lui-même et qu’il avait bonnement cru que l’épreuve de la Morte Veine était terminée au moment de la rencontre d’Aranor sous la pluie de sakuras, son geste n’avait eut rien de stupide. Toujours en train de nager dans les eaux chaudes du bassin, je décidai de briser le silence en invitant mes amis à me rejoindre dans cette baignade luminescente.

« Allez,venez découvrir la grandeur des mystères des Elfes de Lumière!»

Dès son entrée dans l’eau, Kel’Droma senti une vague d’énergie parcourir son squelette et se figer au creux de son plexus, réchauffant sa poitrine de sensations nouvelles et exaltantes. Tous ses muscles se détendirent, les douleurs disparurent, son souffle revint calme et régulier. L’eau enchantée ne semblait pas exercer sur lui la même résistance que l’eau conventionnelle, plus légère, plus facile à contrôler. Ulic vît, à chacun des piliers de pierre, une lumière d’une pure blancheur se manifester. Les lumières s’intensifièrent, tout en restant douce pour les yeux. Malgré cette vision qui lui était offerte, l’elfe gris demeura étonnamment calme, détendu. Ulic prit conscience que mes mains étaient redevenues intactes et que nulle trace de plaie ne figurait à présent sur mon corps. Même mes vêtements avaient recouvrient leur intégrité.

Les lumières se mutèrent et prirent alors forme, elles devinrent quatre archanges aux ailes majestueuses. L’un portait une armure de plaques scintillanted et un arc d’argent en bandoulière, le second, vêtu d’une toge rouge cramoisi signée de bordures d’or, tenait une large claymore cristalline. Le troisième du lot, torse nu, avait le corps recouvert de tatouages aux symboles mystiques, les jambes habillées d’une robe blanche et bleu ciel et tenait en ses mains un massif marteau de guerre fait d’argent. Le dernier, vêtu d’une toge émeraude aux bordures de bronze, était encapuchonné et serrait entre ses phalanges un calice d’or dont la coupe était pleine d’un nectar violet. Leur regard convergeait tous vers Ulic, puis sur moi-même.

Je regardai Ulic et lui dis:  »Sayari te l’avais bien dit! » Puis je lui flanquai un clin d’œil.

Vint alors Aya dans le bassin, lui aussi ressentit les mystiques sensations provenant de l’eau, son corps récupérant ses forces, sa nuque retrouva sa souplesse et son teint de pierre. Toutefois, ses oreilles continuaient de souffrir du hurlement de la créature. Ayanantanazer ne vit pas les archanges ni les lumières, mais il saisit tout de même qu’il se tramait quelque chose de paranormal lorsque son regard croisa celui de son frère de sang, ce dernier contemplatif et transcendé.

Une fois encore, je mis terme au silence : »Bon, allez amis, il est temps d’atteindre les terres de mes ancêtres. »

Sur ces derniers mots, je souris puis plongeai, nageant à toute vitesse vers le fond du bassin. Mes acolytes partirent à ma suite, découvrant la facilité avec laquelle il pouvait nager dans ces eaux. Le fond du bassin devenu tunnel à notre vue semblait vraiment très profond, tous ne voyait qu’une mince lumière au loin.

La nage devint presque un jeu, puisque tout mouvement coulait avec une grâce inouïe, comme si nous étions en plein vol sous l’eau. Après un certain temps, Ulic et Aya furent stupéfaits de se rendre compte qu’ils n’avaient nullement besoin de respirer, l’énergie leur étant procurée au plexus comblait parfaitement l’oxygène. Plus Aya s’enfonçait dans l’eau, plus la pression sur ses tympans se faisaient intense, puis, lorsque l’acouphène devint insupportable, il s’estompa aussitôt. Dans sa tête parla alors une voix féminine et aussi réconfortante que celle d’une mère.

 » Tes intentions étaient noble mon fils, ton cœur voulait simplement aider cette vision d’Aranor. Tu as été pur, si pur que tu n’as point vu le mal qui se cachait sous des apparences de bien. Cela te sera rendu, tu peux être fier de la droiture de ton âme. Tu m’as humblement remerciée, à mon tour de le faire »

Puis, son ouïe redevint totalement intacte, même qu’elle semblait plus développée qu’auparavant. Lumya lui avait offert un doux présent, l’instant était saint et miraculeux pour l’elfe gris. Ulic quant à lui voyait nager avec nous des anges, non pas ceux vu précédemment, mais de jeunes chérubins nageant en tourbillonnant autour de nous, riant de ce jeu et amusé du sourire de l’elfe. Le fond était enfin à notre portée, ce qui se prêtait à notre vue était en tout point semblable de l’endroit même d’où nous avions plongés. Vrai, ce fut comme si nous avions fait demi-tour, un bassin en tout point semblable formait la fin du tunnel qui, par une force magique grandiose, semblait vaincre tout loi de gravité.J’émergeai le premier, et quittai le bassin en attandant que mes invités marche à ma suite, ceux-ci découvrant alors une chambre souterraine identique à celle que nous venions de quitter. Vraiment, vous auriez dût voir l’air qu’ils avaient à cet instant, on aurait dit qu’il venait de voir Dee tout nu.

S’aidant les uns les autres à sortirde la tanière en escaladant le mur terreux, nous a atteignirent tous trois e trou de la grotte faisant office de sortie. Devant nous ne se trouvait pas cette fois la Morte Veine comme nous aurions pût le croire, mais bien une très vaste vallée verdoyante, à la nature merveilleuse et luxuriante. Le panorama radieux reposant sous un ciel magnifique. Arbres et fleurs exotiques parsemaient le paysage tandis que non loin de nous, au centre d’une plaine, s’érigeait une très haute tour de rubis reflétant les rayons solaire et baignait ainsi la vallée de lueurs vermeils. Quelques bâtiments à la magnifique architecture elfique entouraient la tour, créant l’image d’un petit village paradisiaque Au loin, des cascades d’eau turquoise frappait des éperons de roches au scintillement argenté. Vierge et immaculée, la vallé de mon peuple se paraît de beautés si grandes qu’en rougiraient un paon!

Je respirai l’air à plein poumons et tirai mes bras au ciel. Je me retournai par la suite vers mes invités et dit:

 »Bienvenue dans la Vallée des Enselhas! Dernier maquis de mon peuple et cité bénie par les âges!’’

Leur laissant un temps pour contempler les lieux, je renchéris ensuite avec quelques indications :

«La bibliothèque est située dans l’Ehloël’Dhala, la Tour Écarlate de mon peuple. Vous pouvez vous y rendres, ils sont au courant de votre venue et vous y attende. Pour ma part, j’ai quelque petites choses à faire au village, rejoignez-moi ici dès que vous en aurez terminé, nous repartirons alors pour Solmyr. Profitez bien de l’instant, après tout, ce qui nous attend à notre retour sera probablement très sombre étant donné l’obscure vision prophétique dont nous furent témoins. Bienvenus dans la Vallée des Enselhas mes frères!»

Puis je quittai en direction des boisés longeant mon village natal, braisant un batônnet de tabac en humant la fumée bleue. Je laissai mes amis gris profiter de leur séjour tandis que je courru rejoindre les miens.

C’est ici que se termine notre chronique, bien que vous lecteurs sachiez bien que notre arrivée en cette vallée n’est en rien la fin de notre périple. Toutefois, par respect de mes comparses et du secret de notre odyssée, je préfère garder le mystère sur la finalité de ses évènements. Sachez toutefois que grâce à cette épopée enlevante, Ikoma, Ulic et moi purent venir en aide à Aranor lors de notre retour et qui plus est, tenter du mieux de nos nouvelles connaissances et de nos forces à rivaliser avec l’avènement de la prophétie de Dame Sayari, soit la venue des Corbeaux d’Ébaÿl en Solmyr.

Mais cela, c’est une autre histoire…

-De la Morte Veine à la Vallée des Enselhas : extraits tirés de L’Odyssée Grise –

Lukilian Evalondëderweva

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Dérive en Ombre-Terre

Ce lugubre événement survint lors de mes débuts en tant que sorcier, alors que j’en étais encore à mes premiers pas en matière de dématérialisation et de voyage inter-planaire. Insouciant et audacieux, j’entrepris en ces temps de tenter de me rendre au Premier Enfer par la voie de l’éther. Cependant, novice et négligeant, j’omis l’inscription de runes majeurs et d’impériales incantations à mon rituel, faisant ainsi en sorte que je perde tout contrôle de mon périple, ignorant le plan et le lieu dans lequel mon corps reprendrait forme.

matronneMatronne en Ombre TerreTout débuta par des implosions de maelstroms lumineux prenant une trombe violente, me malmenant en des dédales inconnus et me déstabilisant en de vives turbulences. Telle la toile d’un artiste a la verve fougueuse, mon plan astral se liquéfia en aspergeant le néant qui m’engloutissait de teintes disparates. Le mariage des couleurs fantomatiques trouva solde en une épaisse obscurité, m’épousant de ténèbres vaporeuses.

La noirceur des entrailles inhumées engloutis ma respiration, il me sembla alors que mon voyage avait trouvé finalité en Ombre-Terre, celle-ci ne m’offrant aucune hospitalité. L’elfique de mes prunelles parvint à distinguer les formes sinueuses d’une rocaille meurtrière, offrant aux imprudents une scarification certaine. Des chants drows d’un chœur de matrones s’élevait de par les profondeurs d’un souterrain au simulacre de purgatoire. M’y rendant de pas lents et braves, moi, voyageur de l’astral, devint témoin d’une séance occulte à lever le cœur; sept matrones trônaient en cercle autour d’un tabernacle taillée à l’effigie d’un imposant scorpion d’obsidienne.

Se trouvait inconscient, ligoté et muselé sur cette table un elfe au derme indigo et à la chevelure blonde. Sa carrure imposante et les traits crispés et meurtris de son visage tiraient davantage de l’elfe sylvain que de l’elfe noir, je compris alors qu’il s’agissait bien de Razel le Grand, vulgairement bâillonné et victime de la tyrannie typique des drows.

Au chant des matrones se joint un sifflement strident, rappelant à mes oreilles de vieil elfe les arcanes de mon défunt maître Eztelian, du temps où il m’enseigna l’art de soumettre un démon. La vibration sonore s’amplifia, circulant d’une matrone à l’autre et dont l’écho montait en un crescendo glauque. Leurs bras aux doigts effilés se levèrent, ces dernières jubilant d’une force malsaine et invisible, elles gueulèrent en cœur un blasphème ultime; ceci anima soudainement le tabernacle d’obsidienne. L’énorme scorpion s’agita puis, dressant sa futaille chargée de toxines, il fouetta de son dard le plexus de Razel, l’écorchant profondément. L’extase des matrones me fit frissonner, moi qui, les yeux grands ouverts, put voir bleuir l’épiderme de l’elfe en chaines en un rien de temps. Non seulement la torture était totale, mais on faisait de l’ancien roi des Elfes une créature souillée jusqu’en ses veines. Agitant une dernière fois son dard, l’androctone frappa violement le sol puis figea, reprenant la froideur originelle de l’obsidienne. Les craquements et cisaillements que causa le fracas de la créature firent trembler les parois rocheuses. S’éventra ensuite le sol sous les pieds des matrones, dessinant un trajet clairement visible sur une carte gravée par les entailles crevassées.

S’écriant en drow, une matrone sembla jouir. Tout portait à croire qu’elles avaient non seulement obtenus de Lloth la faveur d’une plus grande corruption de Razel, mais voilà que se traçait devant elles la marche à suivre pour étendre leurs obscurs desseins.

Je devais faire vite, sinon ma place de choix en tant que spectateur se ferait bien vite malédiction d’un elfe trop curieux. Farfouillant ma poche, ma bague tinta sur l’émail du coquillage enchanté que m’avait légué Eztelian avant son départ. Ne sachant toujours pas ce que ce dernier pouvait m’offrir ni de quelle magie il était animé, je n’eusse d’autre choix que de tenter quelque chose pour décamper avant que ne me positionne l’une des matrones en extase.

Concentrant tous les courants des forces magiques de mon être sur la porcelaine marine, je psalmodiai quelque vers qu’entonnait souvent mon maître. Une grande chaleur s’éprit de mon thorax. Mon obscur panorama souterrain mouva, tel un océan translucide atteint par une larme, créant une onde subtile et infinie. Je m’élevai doucement et me senti dériver dans l’invisible, confiant cette fois que je trouverais pied en lieu sûr. Des échos lointains valsèrent à mes tympans elfiques, se clarifiant peu à peu, comme si je m’approchai en lévitant à des sonorités enchanteresses. Les paupières clauses, je me laissai faire tel l’enfant par sa mère, naviguant les fleuves de l’éther. Lorsque j’ouvris les yeux, j’étais étendu dans la paille d’une grange rustique situé non loin de Tamaneh. Jamais plus depuis je n’osai m’aventurer en des rites improvisés, la rencontre de ces matrones et de Razel eurent non seulement chez moi l’effet de me terroriser du peuple drow, mais m’insufflèrent de concert une sagesse qui depuis grandi encore en moi.

Croyez-moi, mieux vaut rester loin d’Ombre-Terre.

Loej Iwëm

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Songe sur la Terre Promise de Razel

En une nuit mouvementée où miasmes et fièvre firent de moi une proie bien faible, je fis un étrange songe. À la suite de mes visions, je m’empressai de rendre visite au vieux Mercator, un ami de mon père, afin de valider auprès de ses connaissances de bibliothécaire si mes rêves n’étaient que pures délires ou s’il s’agissait, tout comme ma conscience me le jurait, de fait réellement vécu il y a de cela des décennies. Vrai comme je vis, je vous le jure, le vieux Mercator m’assurra qu’il s’agissait bien d’un songe véritable, puisque ce dernier relate parfaitement des évènements entourant la création de la Terre Promise de Razel. Que celui qui a des oreilles l’entende! Le voici mon songe, la voici la triste histoire de la naissance de la Terre Promise!

Le vent me conduisit allègement en hauteurs, me faisant goûter aux doux vertiges célestes. Puis, alors que du bleu le ciel pris l’encre du noir, le vent me poussa rapidement jusqu’à m’écraser tout près d’imposantes racines.
warm_mist_by_andreasrocha-d32m9w1Forêt Magique en plein cœur d’un boisé, ma vision devint un sombre amalgame ; s’enchevêtraient les silhouettes de coureurs en paniques aux ombres lugubres d’arbres aux branches meurtrières. L’odeur musquée de l’haleine de fauves s’alliant au parfum incendié d’un brasier naissant me permit de déceler la scène d’une attaque nocturne, laquelle ayant vraisemblablement pris de surprise ces elfes courants dans tous les sens. Des gnolls, abominations sur pattes, prenaient en chasse une jeune communauté d’elfes composée de femmes, d’enfants et de soldats estropiés. Une voix puissante tentait de faire converger les elfes en un front commun, les implorant d’éviter de se séparer. Sans même apercevoir la source de la voix et malgré la frénésie irréelle de l’instant, je devins convaincu qu’il s’agissait du timbre du Grand, de Razel Evalondëderweva en personne.

Suivant la course essoufflée des elfes, moi, spectateur absent, pût distinguer malgré les ténèbres de la nuit la silhouette d’un petit elfe sylvain. Ce dernier, animé d’une naïve bravoure, tentait d’attirer un groupe de gnolls à part du peloton en fuite. Sa ruse portant fruit, ses petits mocassins piétinaient à un rythme fou et appâtaient les bêtes dans un sentier voisin de celui des siens. Son initiative permis à un groupe d’elfes de faire demi-tour pour s’enfoncer dans la nuit, se sauvant d’une position suicidaire. L’époumonement d’une femme confirma la mort d’un enfant, puis l’agonie de celle-ci. S’emballa aussitôt un funeste et glauque concert guttural des gnolls, ces derniers multipliant les assauts et les morts. Les flammes grandissantes permirent de voir les elfes tomber comme des insectes, leurs cris transis d’une frayeur démesurée firent vite de la scène un spectacle d’horreur. La course haletante du petit elfe, bien qu’honorable, ne semblait pouvoir tenir encore bien longtemps face aux puissantes enjambées de ses assaillants. Se rapprochant toujours un peu plus, leur sourire carnassier et leur respiration saccadée laissait goûter au jeune prodigue les saveurs d’une mort prochaine. La bravoure s’évanouit, l’enfant elfique pleurait, frappant sa cage thoracique furieusement, refusant de s’abandonner à une mort atroce.

Les cris des elfes agonisants meublaient toute la forêt et l’esprit du jeune elfe regrettant son audace, puis, alors que les griffes d’un gnoll déchirèrent sa veste verdoyante, le tonnerre vrombit et un scintillement jaillit, d’une si grande puissance que mes vêtements vinrent prêt s’arracher de mon corps. Cette lumière, créant un globe immense dans la forêt, emprisonna tous les gnolls ainsi que les elfes ayant tombés à leurs coups, laissant libre accès à ceux devant de s’enfoncer dans la nuit. Le petit elfe coureur parmi les rescapés, parvint à reprendre le principal sentier dans sa course effrénée, se jetant dans les jupes d’une femme.

Les cris devinrent plaintes, laissant une mince chance aux tympans le discernement d’un plan d’eau tout près. Les elfes s’étant rassemblé purent gagner les berges de cette mer épousant les arbres de cette forêt maudite en cette nuit de deuil. D’un nombre ridicule, les survivants s’entassaient les uns contre les autres, tous affolés et à bout de souffle. Le sphérique luminaire perdait en intensité, puis, la silhouette d’un elfe de grande taille se dessina devant le groupe d’elfe, ce dernier tournant dos à l’incandescente bulle. L’enfant s’empressa en sa direction.

« Père! Père! »

Répétait périodiquement le petit être.

La silhouette brandit une longue épée effilée, puis d’un élan à en faire tordre l’obsidienne, il fracassa le sol de sa scintillante claymore. Une onde magistrale foudroya la forêt, renversant le petit elfe dos contre terre. Les survivants plaqués au sol, voilà que la terre en entier se mise à trembler en une métronomie saccadée. La terre se détacha, voguant peu à peu à la dérive, séparant les ruines lumineuses du globe luminescent, Razel ainsi que les survivants. La brèche prenant rapidement une notable démesure, nul transfert ne devint possible. À la dérive, voilà qu’une partie de la petite forêt ainsi que la plage entière s’éloignait, avec elle les survivants du carnage.

« Père! Père!!! »

L’enfant, effondré dans le sable, pleurait toute les larmes de son corps.

Le Grand, héros au courage d’airain resté seul contre la horde monstrueuse, regardait s’éloigner l’îlot au loin. Arc en mains, il fît face au globe dissipant ses derniers rayons. De son visage aussi je parvint à lire des larmes, il se chuchota d’une voix douce et tremblotante :

« Adieu Lukilian»

Puis, ma vision s’estompa.

 

Fahül Maincéleste

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Poème: Le Puits des Étoiles

Wheel_Of_Fire_by_Gate_To_Nowhere

Lorsque nos pas nous égarent au peu trop au nord,

 Un peu trop au froid,

 Nombre d’entre nous rebroussent chemin.

 Lorsque nos pas décident de continuer,

Un peu plus loin,

Malgré le froid,

Malgré la faim,

Peu d’entre nous découvrent cette merveille.

Dans l’hémisphère neige du monde,

Se trouve une paisible forêt,

Et dans cette paisible forêt,

Se trouve,

Ce que certains appellent,

Le plus grandiose des secrets.

Bienvenue, au Puit des Étoiles,

Endroit mystique où règne la magie,

Peu d’âmes y vivent,

Peu d’âmes y meurent.

Toutes les âmes y rêvent.

Une légende murmure qu’une déesse,

Sur le point de faire le trait,

Épuisée, Vide, Agonisante,

Aurait trouvée refuge en une clairière sacrée,

Là, elle pleura.

Là, elle chanta.

Là, elle mourut.

Toute son âme ayant trouvée rédemption en cette forêt,

Elle la remercia.

Elle la béni,

Elle la choya,

Elle illumina ses nuits.

Son âme se dispersa en milliers d’étoiles brillantes,

Qui s’accrochèrent à la Fresque,

Un souffle chaud se dégagea de l’instant,

Conservant à présent l’endroit contre l’éternel hiver.

On surnomma cet endroit,

Le Puits des Étoiles,

Là, endroit magique ou naissent les héros,

Là, endroit mystique où meurent les dieux.

Un sage dragon d’argent y aurait élu domicile.

Devenant le gardien du mystère de ce lieux.

Bienvenu voyageurs !

Venez goûter votre sort !

Venez tester votre cœur !

Bienvenu voyageurs !

Bienvenu en Duaure.

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